Le Lapin Agile est une véritable institution pour la population bohème de la butte, qui fréquente ce cabaret depuis des générations. Mais saviez-vous qu’au 19eme on le nommait « le Cabaret des Assassins » ? Retour sur l’histoire de ce lieu mythique.
Le haut de Montmartre, au XIXe siècle, est un charmant petit village, prisé des artistes qui y trouvent des logements à bas prix. Située au 22 rue des Saules, une petite auberge, créée à la fin du XVIIIe, se voit attribuer un sombre surnom en 1869. Celui de Cabaret des Assassins. Mais pour quelle raison ? Rassurez-vous, aucun épisode effroyable ne s’y est déroulé. Ce nom viendrait des portraits d’assassins célèbres (comme Ravaillac par exemple) qui décorent alors les murs de la salle intérieure.
En 1880, le propriétaire demande à un habitué des lieux, le caricaturiste André Gill, de dessiner une nouvelle enseigne. Ce dernier donne vie à un lapin qui s’échappe d’une marmite. L’enseigne est un vrai succès, à tel point que le cabaret est vite surnommé le « Lapin à Gill ». Ce petit nom prend si bien que le lieu finit par s’appeler officiellement Le Lapin Agile.
En 1903, Le Père Frédé (de son vrai nom Frédéric Gérard) acquiert la maison, qui, grâce à lui, deviendra le lieu de rendez-vous des artistes. Ainsi le cabaret compte parmi ses habitués d’illustres noms tels qu’Aristide Bruant (qui le rachètera un peu plus tard), Toulouse-Lautrec, Pablo Picasso, Vincent Van Gogh, Blaise Cendras, Guillaume Apollinaire… Un peu plus tard, c’est sur la scène du Lapin Agile que Claude Nougaro donnera ses premiers concerts (nous sommes alors dans les années 1950).
Aujourd’hui encore, le Lapin Agile propose des soirées animées dans la tradition du cabaret. La maison est une étape incontournable pour les curieux qui vont s’aventurer un peu plus loin que la Place du Tertre et la Basilique du Sacré Cœur lors de leur visite de Montmartre.
Une histoire à découvrir lors de notre visite sur les Mystères de Montmartre ou lors de notre visite du Montmartre bohème.