Paris. Place de l’Hôtel de Ville
Cette superbe place située en plein cœur de Paris fut le théâtre de nombreux épisodes trop peu connus de nos jours, mais qui ont pourtant marqué l’Histoire de la capitale.
Pour commencer, c’est ici-même que se sont déroulés les plus atroces supplices et exécutions publiques réservés aux grands criminels, et ce durant 5 siècles. La foule s’empressait d’y assister pour être aux premières loges lors du spectacle. Plus la torture était effroyable, plus la foule s’en divertissait. Et lorsque le bourreau maîtrisait son art à la perfection, il était acclamé (et à l’inverse, si l’exécution était jugée ratée, pas assez spectaculaire, ou trop rapide, le bourreau était hué). Un spectacle en plein air, on vous dit !
Le sort réservé au supplicié dépendait de son pêché : ainsi, il pouvait être brûlé, roué de coups, pendu ou encore décapité à la hache par exemple. Et pour le pire des crimes, à savoir le régicide, était réservée la plus extrême des mises à mort : l’écartèlement. C’est le sort qui fut ainsi réservé à Ravaillac en 1610, après qu’il eut poignardé le roi Henri IV : devant une foule en délire, qui le hua et le lyncha dès son arrivée sur son lieu d’exécution, le spectacle commença. Le bourreau s’attaqua tout d’abord au « membre » qui avait pêché, à savoir la main qui portait le poignard, qui fut brûlée au souffre. Puis il reçut des entailles sur tout le corps (rien d’assez profond pour le tuer bien sûr) dans lesquelles ses bourreaux firent couler du plomb fondu et de l’huile bouillante, toujours en prenant garde ne pas l’achever. C’est alors que les 4 chevaux commencèrent à tirer et à l’écarteler… on vous laisse imaginer la scène.😱
Mais autrefois, cette place s’appelait Place de Grève. Pourquoi d’après vous ? On appelle « grève » le bord d’un cours d’eau qui, en se retirant, fait apparaître du gros sable et des galets. C’est ainsi qu’était nommé le rivage de la Seine au pied de l’Hôtel de Ville. Il faut s’imaginer un port, où les bateaux venaient débarquer leurs marchandises et où les ouvriers venaient dans l’espoir de trouver du travail auprès des entrepreneurs. Au XIXe siècle, ces ouvriers, en colère, commencent à se réunir pour réclamer de meilleurs salaires et des conditions de travail plus humaines. Alors que les patrons ne veulent pas céder, les ouvriers décident de stopper tout travail. Et voici l’origine de l’expression « faire grève » ou « se mettre en grève ».
Vous ne verrez plus ce lieu du même œil à présent, n’est-ce pas ?
Une anecdote tirée de la visite des Légendes du Paris maudit avec Guillaume.